
Quel est votre métier ?
Je suis aménageur de cadre de vie. Je réponds à des problématiques de développement urbain pour le compte d’élus, à travers des projets mixtes à l’échelle d’un quartier – habitat (collectif ou maison individuelle), bureaux, commerces…
La gestion intégrée des eaux pluviales pour vous, c'est quoi ?
C’est réintégrer une gestion naturelle du cycle de l’eau, dans un contexte d’urbanisation de plus en plus dense. Depuis plus de 10 ans, nos projets sont étudiés pour favoriser l’infiltration naturelle et la réutilisation des eaux de pluie, ainsi que l’intégration de plantations participant au système hydraulique du projet. Nous intégrons des puits d’infiltration à la parcelle ainsi qu’une cuve de récupération des eaux.
Quelle est la place de la gestion intégrée des eaux pluviales (GIEP) dans vos projets d’aménagement ?
Pour des raisons écologiques évidentes, la gestion des eaux pluviales fait partie des enjeux les plus importants d’un projet d’aménagement. Nous faisons face à de plus en plus de catastrophes naturelles dues à la montée des eaux et nous en avons encore subi les conséquences dramatiques récemment en France et en Europe.
Quelles sont les contraintes réglementaires d’un chantier GIEP ?
Dans le cadre des obligations émises par les services de la police de l’eau et l’ARS, nous soumettons un dossier technique expliquant ce que nous prévoyons de faire sur notre projet – gestion de la rétention et de l’infiltration, moyens de transport des eaux pluviales… Ce dossier est étudié par la Police de l’eau et/ou l’ARS qui émet des remarques dont nous tenons ensuite compte jusqu’à la validation définitive du dossier.
Quels sont les grands défis à relever en matière de GIEP ?
Nous rencontrons des défis techniques, d’abord, liés à la nature du sol (trop argileux, difficulté d’infiltration…) et à la topographie du site. D’un point de vue plus global, nous constatons que les acteurs de l’aménagement connaissent parfois mal les enjeux liées à la gestion des eux et les solutions techniques existantes. Il serait opportun que l’étude d’une gestion au plus proche du cycle naturel des eaux deviennent la norme parmi les Bureaux d’Études Techniques accompagnant les maîtres d’ouvrage dans leurs projets. L’objectif étant de faire en sorte que les projets impactent le moins possible les cycles naturels.
Qu’est-ce qu’un chantier GIEP réussi pour vous
La qualité d’un chantier se mesure dans le temps. Est-il capable de fonctionner malgré les crues toujours plus fortes d’années en années ? Après les évènements pluvieux exceptionnels que nous avons connus au mois de juillet 2021, il nous a été possible de mesurer l’efficacité des dispositifs de gestion des eaux mis en place, de valider certains procédés techniques mais aussi d’en améliorer d’autres.
Pour conclure… quels sont les grands facteurs clés de succès d’un projet GIEP ?
- Une bonne connaissance du sol et du fonctionnement des cycles de l’eau sur le site du projet
- Une étude GIEP fiable et adaptée, en amont du dépôt de Permis d’Aménager
- Un suivi régulier de la bonne mise en œuvre du chantier
- Une synergie avec les concessionnaires de réseaux qui pourront être amenés à entretenir certains ouvrages sur les espaces publics et privés
- Un partenariat avec les élus locaux et leurs services pour une bonne intégration du projet sur leur territoires
Allez plus loin, téléchargez le Tome 1 de notre Guide GIEP sur les regards croisés sur la Gestion Intégrée des Eaux Pluviales
