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Trois questions à Thierry BOUTILLY, directeur des services techniques

« Les collectivités sont aujourd’hui confrontées à des inondations urbaines de plus en plus importantes et récurrentes… Savoir gérer les eaux pluviales de manière intégrée est donc devenu une priorité.»
Thierry BOUTILLY,
Directeur des services techniques - CA Chauny-Tergnier-La Fère

Quelles grandes problématiques rencontrez-vous aujourd’hui en matière de gestion des eaux pluviales ?

Les collectivités sont aujourd’hui confrontées à des inondations urbaines de plus en plus importantes et récurrentes.

En cas de forts orages, certaines zones sont très vite inondées, notamment en raison de l’imperméabilisation des sols qui aggrave le ruissellement des eaux.

Avec des conséquences néfastes sur les riverains, les biens matériels, mais aussi sur le milieu naturel.

Les eaux de pluie, lorsqu’elles sont abondantes, peuvent en effet faire déborder les réseaux unitaires d’eau usées, conduisant à une dégradation de la qualité du milieu récepteur.

Par ailleurs, les eaux de ruissellement se chargent de MES (matières en suspension) tout au long de leur parcours et viennent polluer les cours d’eau dans lesquels elles se déversent.

Savoir gérer les eaux pluviales de manière intégrée est donc devenu une priorité.

Quelles solutions préconisez-vous ?

L’approche qui s’impose depuis une dizaine d’année en matière d’aménagement privilégie l’infiltration des eaux pluviales dans le sol, ou leur stockage et restitution à débit maîtrisé vers le milieu naturel de surface.

C’est le principe de la gestion intégrée des eaux pluviales.

Un grand nombre de techniques dites « alternatives » visent à gérer différemment les eaux de pluies pour limiter les risques d’inondation et les risques de pollution du milieu récepteur : des aménagements tels que des noues et fossés, bassins à ciel ouvert, tranchées, toitures végétalisées ou encore puits d’infiltration permettent de maitriser les risques et d’améliorer notre cadre de vie.

Quels sont selon vous les points à améliorer pour généraliser ces solutions dans les années à venir ?

D’abord, ces solutions méritent d’être davantage connues et maitrisées.

Il y a encore un gros travail de communication et d’évangélisation à faire pour professionnaliser ces aspects et provoquer une prise de conscience chez les acteurs de la ville.

C’est le rôle, notamment, des showrooms et autres démonstrateurs, qui ont le mérite de donner très concrètement à voir d’autres manières de faire et d’autres solutions existantes.

Ensuite, il est nécessaire de clarifier les responsabilités, qui ne sont pas toujours très claires, et de renforcer les synergies : la gestion des eaux pluviales se trouve au croisement de différents services (espaces verts, voiries…) qui travaillent souvent en silo.

Enfin, je pense que les conditions d’accès aux subventions devraient s’assouplir concernant certaines solutions alternatives.

Aujourd’hui, les critères des agences de l’eau peuvent être encore assez restrictifs. Il pourrait être intéressant d’associer d’autres subventionneurs (les collectivités territoriales) qui pourraient comprendre l’intérêt de ces techniques sur l’environnement et ainsi créer une dynamique sur ces questions.

Faciliter l’accès aux subventions et proposer un vrai accompagnement personnalisé favoriserait selon moi une diffusion plus rapide et plus large de la gestion intégrée des eaux pluviales.

Allez plus loin, téléchargez le Tome 1 de notre Guide GIEP sur les regards croisés sur la Gestion Intégrée des Eaux Pluviales